Un des sujets important abordé après la victoire de la révolution de 1979 était de changer les critères de légitimation dans le nouveau gouvernement. Les changements qui se sont incarnés comme une combinaison des critères démocratiques et religieux. Cette combinaison était primordiale, « car au fil des années de lutte contre le Chah, deux sources principales d’inspiration du people étaient les principes et les valeurs de la modernité et de la religion. » 1Article de Habibollah Peyman / Il est professeur retraité de l’Université de Téhéran, il a plusieurs papiers de recherche sur l’intellectualisme religieux et la théologie libérationniste.
Mais, pour combiner ces deux critères, il fallait affranchir beaucoup d’obstacles. Les obstacles qui provoquaient les polémiques. Parmi les plus importants était la question de la légitimation dans le nouveau gouvernement. Dans l’ancien système monarchique d’Iran, la légitimation était basée sur la « légitimation traditionnelle » selon « Max Webber ». Mais la nouvelle situation, le renda problématique, car la participation de clergé dans la révolution et l’acceptation de l’égide d’Ayatollah Khomeini en tant qu’un clergé de haut-placé, a fait que la religion et surtout la Chiite de se trouve une nouvelle place dans les équations politiques. Par conséquence, l’importance de la religion dans les différentes époques en Iran, a rendu [ces changements] plus compliquée que les autres nations similaires. Par exemple, « en Turquie, d’un côté sa proximité à l’Europe et la fréquentation avec les européens et la promotion de leur culture a fait qu’ils ont bien compris la logique de changement. De l’autre côté le système duodécimain (12 Imami en Chiite) et ses confusions n’existent pas en Turquie. Egalement, les fondements social des Tariqas (ordres mystiques dans l’islam – soufisme) avaient déjà modéré leur Charia de Sunnite.» 2Article de Maghsoud Farasatkhah / Il est professeur-invité de l’Université Allameh Tabatabayi en Iran. Il a publié plusieurs papiers de recherche sur l’intellectualisme religieux et la théologie.
Par conséquence, la rédaction des nouveaux critères et principes de légitimation dans le nouveau gouvernement, provoqua des polémiques.
C’est ainsi que les juristes qui rédigeaient le texte initial de la nouvelle Constitution ont pris en compte la volonté des clergés et ont créé un nouvel organisme dans ce but. Mais ils se sont mis d’accord sur le fait que « la République Islamique est un régime politique basé sur la démocratie où la légitimation provient des votes du people. » 3Entretien avec Abdolkarim Lahiji / Il est un des juristes rédacteurs du plan initial de la Constitution.
Ces juristes « en prenant en compte la participation des clergés dans la révolution, et la présence d’Ayatollah Khomeini dans le premier rang, ont décidé de créer un organisme, afin de mettre fin aux inquiétudes des clergés. Ainsi, ils ont proposé un conseil de 6 juristes et 6 clergés. Les 6 juristes seraient choisis par l’Assemblée Nationale et les 6 clergés par 5 juristes théologiens. Le rôle de ce conseil, nommé « Conseil des Gardiens » est de veiller à la conformité des lois à la Constitution et aux principes de la religion. Ce conseil qui a été recopié du Conseil Constitutionnel de la France, en cas de plainte du Président ou l’un des Marja (juriste religieux possédant la plus haute autorité) sur une loi passée dans l’Assemblée Nationale. » 4Entretien avec Abdolkarim Lahiji
Donc, le seul élément en trop dans la Constitution, par rapport les autres pays démocratique, qui symbolisait la Révolution Islamique, était la création du Conseil des Gardiens composé de 6 clergés et 6 juristes.
Mais après la victoire de la Révolution et suite à la prise de pouvoir par les clergés, notamment Ayatollah Khomeini en tant que le guide suprême dont la légitimation provenait de sa charisme, le processus de rédaction de la constitution a avancé différemment que prévu et le plan initiale de la Constitution a été modifié. Parmi les sujets ajoutés à la Constitution à cette époque, était le 5e article. Cet article, donnait la responsabilité de la tutelle (Velayat-e Amr) et la direction spirituelle du peuple (Imamat-e Ommat) est attribuée à un juriste théologien (faqih) qui « fait preuve de justice, vertu, connaissance de son époque, courage, sens de gestion et resolution de problèmes[…]. » Ainsi commença une nouvelle ère dans l’histoire de le République Islamique. Selon la définition du Velayat-e Amr et Imamat dans l’introduction de la Constitution, un « guide juriste théologien polyvalent » qui est désigné par le peuple, empêche la dérive des différentes organisations de leurs responsabilités islamiques originales. 5La Constitution de la République Islamique d’Iran
C’est pour cela que la proposition de la théorie du « gouvernement du docte » (Velayat-e Faqih) avec ces spécifications dans la Constitution Iranienne, est devenue une des sources de différend entre les intellectuelles musulmanes séculaire et les clergés présents dans le système politique iranienne et leurs militants. Les débats qui se poursuivent jusqu’aujourd’hui.